Evaluation de plus de 15 ans d’intervention publique sur les copropriétés du Pavé Neuf à Noisy-le-Grand

Depuis 2008, les 14 copropriétés présentes dans le quartier du Pavé Neuf à Noisy-le-Grand ont connu différentes générations de dispositifs publics :

• Plans de sauvegarde pour certaines et OPAH volet Copropriétés Dégradées pour d’autres, de 2008 à 2013,
• 1^er Programme opérationnel de prévention et d’accompagnement des copropriétés (POPAC) sur l’ensemble, de 2014 à 2017,
• 2^nd POPAC sur l’ensemble, de 2018 à 2021.

Ce quartier, marqué par un urbanisme très minéral et une architecture emblématique, a en outre bénéficié d’importants investissements publics, en particulier sur ces espaces publics, dans le cadre de Programme National de Rénovation Urbaine.

Ces dispositifs publics permettent d’engager des fonds publics émanant de l’Agence Nationale de l’Habitat (ANAH) et d’autres collectivités afin de requalifier ces ensembles immobiliers. Force est de constater qu’après 15 ans d’accompagnement par un opérateur de l’ANAH et l’obtention de subventions pour la réalisation de travaux, certaines copropriétés se sont assainies durablement tandis que d’autres présentes encore de fortes difficultés : des taux d’impayés dépassant les 50% voire les 100% et en augmentation, des besoins de travaux importants sur de nombreux postes et une précarisation sociale des habitants.

Nous avons été missionnés par l’EPT Grand Paris Grand Est pour mettre en exergue les apports et les limites de ces dispositifs sur chacune de ces copropriétés et apporter des recommandations à moyen terme pour les cinq d’entre elles présentant encore de fortes difficultés.

A la suite d’analyses statistiques, d’étude de différents documents cadres (conventions, bilans annuels, procès-verbaux d’assemblées générales, …), d’une quinzaine d’entretiens avec des acteurs de ces dispositifs (Ville, EPT, opérateur en charge du suivi-animation de ces dispositifs, syndic / administrateur judiciaire, conseillers syndicaux…) et d’une visite de site, l’évaluation a pu mettre en lumière, année par année, les différences selon les copropriétés et les points de blocage.

Si certaines des copropriétés concernées par les dispositifs animés en sortent rénovées et assainies, d’autres restent fragiles avec un état technique et financier a minima en stagnation voire en dégradation ; cette situation s » expliquant par multiples critères relevant tant de la conception initiale des bâtiments rendant plus ou moins complexes et coûteux les travaux, que de l’animation des copropriétés ou encore de la situation urbaine et sociale du quartier dans son ensemble.

Lors du comité de pilotage de fin de mission, nous avons ainsi exposé aux partenaires une stratégie d’intervention adaptée et différenciée selon les degrés de difficultés rencontrés par les cinq copropriétés dont la situation reste problématique.