Notre association aux réflexions sur le futur du renouvellement urbain

Depuis notre création, le renouvellement urbain des quartiers prioritaires de la politique de la ville, puis plus largement des territoires en relégation ou en déprise, est au cœur de nos interventions.  A l’heure actuelle, nous accompagnons ainsi plusieurs collectivités dans la mise en œuvre ou l’évaluation de leurs nouveaux projets de renouvellement urbain, ou encore de projets de requalification de leurs centres-villes.

Aussi, nous avons très attentifs quand, en décembre dernier, Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Patrice Vergriete et Sabrina Agresti-Roubache, alors ministre du Logement et secrétaire d’État à la Ville, ont confié une mission « visant à diagnostiquer les besoins et définir les nouvelles modalités d’action » de l’ANRU à Anne-Claire Mialot, Jean-Martin Delorme et Cédric Van Styvendael. Si les évolutions gouvernementales ont décalé la remise officielle de ce rapport, de nombreuses contributions – de différents organismes – sont aujourd’hui connues. Du côté d’Espacité, nous sommes très fiers d’avoir pu mettre notre expertise et notre recul sur 20 ans de renouvellement urbain au service de deux d’entre-elles.

Tout d’abord, en tant que formatrice des conseillers citoyens à l’Ecole du Renouvellement Urbain depuis 2016, Emilie Belval-Lavillonnière a participé aux réflexions de l’Ecole quant à la  contribution habitante. Au-delà de témoignages et travaux d’experts, cette contribution de l’ERU s’appuie sur une large enquête menée auprès des habitants des quartiers et de professionnels. Cela a permis de fixer les grands enjeux en matière de participation auxquels devrait répondre un nouveau programme :

• Un impératif à servir les attentes sociales mais aussi la participation, le renouvellement urbain pouvant être un levier important pour remettre l’habitant au centre ;
• Une revisite de la logique de projet pour mieux intégrer, y compris avant et après, ce qui vient du terrain et garantir ainsi un meilleur impact de la transformation urbaine ;
• Un enjeu à être plus précis et prescriptif, en clarifiant notamment ce que l’on attend de la co-construction et des habitants ;
• Une appréhension de la participation sous des formes multiples, pour reconnaître les réalités de terrain et éviter toute baisse du niveau d’ambition ;
• L’affirmation de la participation habitante comme composante clé, au cœur de l’action et de la culture partenariale.

L’ensemble des réflexions portées par l’ERU a donné lieu à la formation de dix propositions concrètes pour faire le futur du renouvellement urbain pour, par et avec les habitants. Celles-ci sont à retrouver de façon détaillée sur le site de l’Ecole du Renouvellement Urbain.

Espacité a également alimenté la contribution de l’USH. Rendue publique à l’occasion du Congrès HLM en septembre dernier, celle-ci insiste tout d’abord sur la nécessité de « bien finir » le NPNRU. Pour la suite, alors même que les besoins en matière de renouvellement urbain se multiplient dans des territoires et quartiers aux réalité variées (quartiers prioritaires de la politique de la ville déjà rénovées ou non, quartiers de gare, entrées de ville, centres-bourgs, etc.), l’USH propose de concentrer l’intervention de l’ANRU à de grands quartiers qui cumulent les problématiques et nécessitent une intervention massive et une solidarité nationale. Le nombre de quartiers potentiellement concernés est estimé entre 350 et 420, pour un investissement des bailleurs sociaux aux alentours de 30 Md€. Ce sont ces estimations quantitatives auxquelles nous avons contribué, dans le cadre d’une mission qui nous a été confiée par l’USH au printemps 2024. Afin de donner de la matière à ces chiffres, toujours sous la conduite de l’USH, nous avons accompagné la réalisation d’une large enquête qualitative auprès des organismes HLM pour connaître leurs besoins d’ores et déjà identifiés. Des fiches projets viendront illustrer les résultats de cette enquête de terrain.

La contribution de l’USH peut d’ores et déjà être retrouvée sur le site de l’Union.